La France championne des nouvelles technologies?
La crise Covid nous a permis de toucher du doigt les limites de notre modèle économique et de mettre à la lumière du jour certains problèmes de souveraineté: masques, produits pharmaceutiques, industrie agro-alimentaire, composants électroniques.
Il y a pourtant un secteur dans lequel nous sommes ultra dépendants en France: les nouvelles technologies.
France et nouvelles technologie, hypocrisie ou méconnaissance?
J’ai vu un tweet qui m’a fait réagir et qui m’a donné le sujet de ce post.
Comment peut-on écrire un tel tweet? Lors de la féria des entrepreneurs de Béziers, j’ai été interrogé par une participante à la table ronde sur la cybersécurité, sur notre souveraineté en matière de sécurité informatique.
Je lui ai répondu, et la réponse est valable à propos de ce tweet, que nous n’avons aucune souveraineté numérique. Outre les composants électroniques, nous n’avons aucun système d’exploitation ( Windows, Android, IOS), aucun navigateur Internet ( Chrome, Firefox, Edge), aucun réseau social ( Facebook, Instagram etc…). Nous avons un moteur de recherche ( Qwant) mais qui est loin de concurrencer les mastodontes. Nous avons Dailymotion bien sûr mais encore une fois, très loin derrière Youtube. Nous avons quelques smartphones français, mais qui parmi vous a un smartphone français?
Qui utilise Galiléo? Qui s’était abonné à Salto ( qui devait concurrencer Netflix)?
Aujourd’hui l’IA, demain le metavers
Nous avons déjà 30 ans de retard sur l’ensemble des technologies actuelles. En étant un peu sarcastique, on pourrait dire que notre dernière innovation en France concernant les nouvelles technologies remonte au Minitel.
L’Intelligence Artificielle (IA) est déjà là, le metavers se prépare. Et encore une fois, nous serons aux abonnés absents.
Le but de cet article n’est pas de sombrer dans le pessimisme et de dire que nous sommes mauvais. Nous avons des secteurs de pointe. Sont-ils suffisants? C’est une question légitime qui mérite débat.
Ce qui me pose problème n’est pas tant le retard que nous avons sur les américains et les asiatiques en matière de nouvelles technologie. Ce qui me pose problème est de faire croire que demain nous en serions les champions.
Pour faire une analogie footballistique, c’est comme si vous preniez un club amateur et que vous promettiez de gagner la Ligue de Champions dans un avenir proche. Même en y mettant les moyens, il n’y aurait aucune garantie d’y arriver. Mais nous sommes loin d’y consacrer les mêmes moyens que les américains ou les asiatiques.
France et nouvelle technologie: un simple constat
Un constat n’est pas un dénigrement; c’est un constat. Constater que nous n’avons aucune souveraineté numérique ne veut pas dire que nous sommes un pays arriéré. Cela veut simplement dire que nous dépendons des autres en matière de nouvelles technologie.
Libre à nos dirigeants, libre à nos entreprises d’investir ou pas dans le numérique.
Libre à nos dirigeants de vouloir devenir une puissance numérique, ou pas.
Mais nous ne pouvons pas faire croire que nous allons êtres les champions du numérique de demain si nous n’avons pas déjà conscience du retard que nous avons. La prise de conscience serait la première étape pour essayer d’impulser une politique numérique. Sans cette première étape, il est impossible de tenter quoique ce soit.
Share this content:
No responses yet